Contrib:Témoignage de Ximun CARRERE sur son entreprise libérée ALDUDARRAK BIDEO

De Forum des Usages Coopératifs

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Forum des usages, édition 2018

une contribution de Boutin Claire

Présentation

J'ai recueilli le Témoignage de Ximun CARRERE sur son entreprise libérée ALDUDARRAK BIDEO et je le partage. Claire Boutin

Description du projet

ALDUDARRAK BIDEO est une entreprise de vidéo SCIC format SARL dont je suis le gérant. Ma mission de gérant m'oblige à avoir un regard sur l'ensemble du fonctionnement de la structure : vers l'équipe et l'animation du travail au quotidien et l'animation de la gouvernance . L'assemblée générale est composée d'une partie des salariés et d'autres catégories de la SCIC comme les bénévoles, les usagers (associations et institutions) et les partenaires. L'animation de ce groupe représentant la SCIC sert l'intérêt collectif de porteru un projet de télévision locale. On a été pendant 15 ans en association ensuite on s'est transformer en société coopérative . Quand l'activité et l'équipe ont grossi, ce sont posées des questions de gouvernance. On a opté pour ce statut là qui donne pas mal de perspectives. Lors de la prise en main de ma fonction de gérant, je me suis retrouvé à avoir des responsabilités en matière de ressources humaines qui je n'avais pas en association où j'étais coordinateur. Ces fonctions là étaient remplies par le bureau. D'ailleurs on s'est transformé car le bureau commençait à être dépassé par ces fonctions là et on arrivait plus à faire le lien avec le quotidien. S'ils me nommaient directeur de la structure, j'avais besoin de référents forts au bureau, de plus les décisions stratégiques j'avais besoin qu'on les prenne ensemble. C'est là qu'on c'est transformé en coopérative pour que les autres salariés soient impliqués dans les décisions stratégiques et qu'il y ait une reconnexion entre l'activité qu'on avait et les gens qui la faisaient au quotidien. J'ai posé la question du “comment on fonctionne ?”, “comment on communique ?”, j'ai eu des formations sur les questions stratégiques, financières... J'ai beaucoup aimé le témoignage d'Arnaud Louvet de Voyelle. Quand j'ai démarrer il y a 25 ans dans l'association que l'on a créé, on était complètement libre. Je suis plus entré dans un projet de mise en place d'une télévision locale. C'est devenu mon travail, mais c'est d'abord mon projet ! Ca a donné un sens à ma vie parce que je construis quelque chose de collectif et qui rend service aux habitants de ce territoire. C'est devenu mon travail, c'est bien d'être payé pour faire quelque chose qui me plait ! C'est vrai que maintenant quand des candidats viennent pour des postes que l'on crée, j'aimerais bien que la structure ne soit pas un frein à intégrer leur énergie. On a souvent cette problématique de transmission. Il y a des porteurs de projet qui se lancent et cela va être peut-être économiquement viables pour eux. Et après quand cela évolue, quand ça doit être transmis, on transmet plus la structure que le projet. Comment faire qu'on transmette le projet et que les nouveaux venus l'habitent et qu'ils le mettent en œuvre. Ca a été une grande question pour moi pendant plusieurs année ça l'est toujours. Mais aujourd'hui c'est plus clair dans ma tête ce vers quoi je veux aller. Et ensuite c'est plus le quotidien qui m'amène à dire comment ça fonctionne. Ce qu'Arnaud Louvet de Voyelle a dit sur ce sujet à fait écho en moi. J'ai vraiment envie que les nouveaux aient ce rapport là au projet et qu'ils prennent la chance qu'ils puissent en faire leur travail. C'est vrai que cela pose question de la limite entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Ce matin c'était l'un des débat c'est souvent dans la catégorie des risques à regarder de près. En même temps j'ai pas forcément envie que cela soit mélangé mais par contre je veux que mon travail fasse partie de ma vie et ne soit pas quelque chose de complètement déconnecté. Cela ne sert pas qu'à faire rentrer de l'argent. Çà je trouve cela intéressant et j'ai envie de le transmettre.

Je suis rentré dans la participation, la gestion collective, l'entreprise libérée... ce sont des chapeaux mais l'idée c'est : Comment on fait pour faire évoluer l'outil ensemble, chacun depuis sa place ? Comment on fait pour que les choix qui sont faits à tout niveau le soient avec la conscience de l'impact que cela sur l'ensemble de tout le fonctionnement sans en empêcher les choses ? Comment ne pas laisser croire qu'on fait tout et n'importe quoi et que c'est bien ? Là on trouve et on cherche des outils utilisables au quotidien. C'est intéressant d'aller à ce forum des usages coopératifs. J'ai testé une session d'accélérateur de projet pour tester. Toutes ces petites méthodes que l'on adapte après dans son environnement quotidien permettent d'aller de l'avant. Le contexte de travail est très peu reproductible d'un cas à l'autre. Chacun doit faire comme c'est bien pour lui dans son contexte. Depuis des années je vais voir les forums des usages coopératifs, je suis pas mal les processus d'agilité pour les projets. J'ai fait un master ingénierie de projet à Bidart au Pays Basque (outils de gestion de projet – animation et connaissance du groupe – interaction des personnes). Et donc là dans le forum je découvre des outils que je ne connais pas et je dois aller voir. Je n'ai pas d'objectif à coller sur tel ou tel modèle. Par contre de temps en temps j'ai des problématiques qui m'apparaissent. Pourquoi par exemple, on arrive pas à prendre telle ou telle décision ? Je me rend compte qu'on a un déficits d'information, que le temps d'échange collectif n'a pas existé ou il a eu lieu mais est inefficace et contre productif,il vaut mieux créer des temps individuels et seulement avec certains. Après c'est la gestion économique du temps. Comment on utilise au mieux ces outils là ? Dans mon boulot aujourd'hui je suis identifié comme la personne qui porte la vision que je construis avec tous les autres. Personne n'a trop envie de me remplacer pour le moment, je ne suis pas sûr que j'ai envie de faire cela tout le temps. Parfois ils attendent de moi ce que je n'en sais ! Je leur dis que je ne sais pas mais que par contre si on passe une heure ensemble on va tous être plus au clair. On débat des sujets qui commençaient à se gangréner ... cela permet d'y voir plus clair. A partir de là je peux aller dans des réunions et expliquer notre vision du futur. Par contre en retour je préviens quand un projet engendre telle ou telle contrainte inévitable et qu'il faut respecter. L'entreprise libérée nous appartient tous. Même les nouveaux salariés qui ne sont pas sociétaires? Ils peuvent rentrer si ils veulent (il doivent donner un mois de salaire ça se fait, ça se discute...). On vit au quotidien la société avec une grande liberté sur les choses que l'on peut faire. Un aspect important on ne fait pas que de la prestation de service. On a le projet de création de télévision locale financé par subventions et partenariats. Cela ouvre des espaces de liberté. Si quelqu'un veut passer 2 semaines sur une nouvelle mission aujourd'hui tout seul il n'a pas les moyens de savoir s'il peut peut y aller ou pas, il doit demander. Il y a un système de bourse, la personne a 2 semaines par an par exemple qu'il gère comme il veut peut-être sans obligation de résultat. De temps en temps on utilise l'intelligence collective pour régler les problèmes de tous les jours. J'essaie de les rendre de plus en plus autonomes. Je fais ce travail là, je les réunis. De temps en temps je sais très bien ce qui se passe, c'est juste que je veux que la personne le dise et que l'autre l'entende car je sais qu'ils n'en ont pas parlé ensemble et que c'est de là que vient le problème. J'ai un peu cet aspect pédagogique car j'aimerais bien que cela s'auto organise. Là je ne suis pas là de la semaine, ce matin j'ai compris qu'il y avait une réunion, ils ont envoyés un mail où is ont recadré un projet et ça s'est fait sans moi. A force de le faire et quand les gens voient le bénéfice ils intègrent ça dans leur méthode d'organisation. Mais ce n'est pas théorisé, je n'ai pas pris tout le monde en formation. Par contre à force d'en faire avec eux, eux le font et parfois mieux ! Après certains ce sera jamais leur truc, ce n'est pas la peine de les pousser non plus. C'est mieux de savoir que ce n'est pas obligé et de rassurer.

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