Territoires habités et numériquement augmentés

De Forum des Usages Coopératifs

Les territoires que nous habitons évoluent, leurs représentations aussi. Cartes numériques, Web 3D, mondes virtuels, la pluralité des outils et usages numériques se multiplient. Quelles visions, quelles lectures de ces nouveaux outils numériques et quels usages pour les territoires ?

Les comptoirs :

  • Mercredi : Des cartes… des territoires ?
  • Jeudi : Réalité, mondes virtuels et Web 3D.
  • Vendredi : Place des territoires dans les mondes virtuels.

Coordination :

  • Ville de Rennes : Hugues Aubin, Jean-François Lucas (contact : lucas.jean.francois@gmail.com)
  • ARTESI : Loïc Hay



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Le programme de ces trois demi-journées est conçu comme un parcours en trois étapes majeures autour de la problématique des territoires habités et numériquement augmentés. Le plan ci-dessous décrit les "grandes lignes" des thèmes que nous souhaitons développer.

Chaque point, chaque argumentation, fera obligatoirement l'objet d'une présentation ponctuée d'exemples.

Mercredi 9/07 : Des cartes… des territoires ?

Cette session sera animée par Grégoire Feyt, (Géographe, Maître de conférences à l'Université Joseph Fourier, Grenoble) et Loïc Hay, chargé de mission Internet Public Citoyen à l'ARTESI Ile-de-France.

La carte, le territoire…des représentations

(Grégoire Feyt)

Littéralement, la "carte" est un support d'images et éventuellement d'un texte explicatif : la carte à jouer, la carte routière, la carte de restaurant, etc.

Mais la carte est également associée au territoire : la carte géologique, la carte politique, la carte routière, etc. Diversité dans la nature des représentations, le support peut également varier : carte en papier, globe, carte numérique, carte 3D.

Des portulans à GoogleEarth, les cartes évoluent, les représentations aussi.


Problématique : Démystifier l'émergence des nouveaux systèmes cartographiques numériques comme une simple évolution dans le temps des outils cartographiques et donc de nos systèmes de représentation.

Le numérique...et le partage

(Loïc Hay)

Outre le fait de représenter des cartes dématérialisées, le numérique permet surtout le partage de carte et donc, de représentation. Avec le numérique, on partage les cartes mais aussi les objets géolocalisés. GoogleMaps permet par exemple l'ajout numérique d'informations sur la représentation géographique, satellite, d'un territoire. On partage le "fond de carte" pour y annoter ses propres données. Chaque acteur, chaque habitant peut ainsi contribuer à l'apport d'informations pour son territoire.

...et les nouveaux usages

Nul besoin de faire une carte pour chaque phénomène ou chaque usage désiré, le numérique permet la superposition de données.


Problématique : Montrer simplement les atouts des cartes numériques : partage des représentations, partage des outils, partage des informations, partage au plus grand nombre, etc. La cartographie n'est plus réservée "aux experts". Fournir un panel très large des possibilités d'usages qu'offrent ces cartes numériques au travers d'exemples.

L'activité florissante des internautes/acteurs/habitants

(Loïc Hay)

Les systèmes d'informations géographiques (SIG) permettent de localiser des données afin de réaliser des cartes ou des plans. Vous pouvez ainsi référencer les associations de votre quartier sur une carte ou bien partager l'endroit préféré de votre ville avec les autres internautes. Les initiatives des internautes/usagers/citoyens/habitants se multiplient rapidement et proposent donc continuellement de nouvelles cartes des territoires et donc de nouvelles représentations de ces lieux de vies.


Problématique : Terminer cette première session en réalisant un tour d'horizon des SIG (propriétaires, open source, etc.) au travers de nombreux exemples. Clarifier les outils et montrer la simplicité d'usage et de partage tout en ouvrant sur les possibilités pour un territoire.

Jeudi 10/07 : Réalité virtuelle, espaces tridimensionnels et mondes virtuels

Cette session sera animée par Jacques Tisseau, (Centre Européen de la Réalité Virtuelle) et Audrey Lohard, du Laboratoire d'anthropologie et de sociologie (LAS) de Rennes 2 et du Laboratoire des usages en technologies d'information numerique (Lutin Games Lab – Paris)


Au travers de la première étape nous aurons évoqué le territoire sous diverses facettes : géographique, numérique, virtuelle… Mais la notion de "virtuel" est aujourd'hui largement associée à l'informatique, aux NTIC et plus récemment aux "mondes virtuels". Le terme "virtuel" est ainsi vulgarisé par une association collective faite aux NTIC. Mais il faut évoquer le virtuel en tant que "possible", en tant qu' "état potentiel susceptible d'actualisation" (Wikipédia) et considérer qu'il possède en lui sa propre réalité…

Défrichage des technologies "virtuelles" dans un paysage en constante évolution…

La Réalité Virtuelle

(Jacques Tisseau)

Comme il est important de considérer le concept de "virtuel" comme une problématique philosophique très ancienne, il est important de rappeler rapidement l'historique de la réalité virtuelle (naissance en 1965).

Selon Wikipédia, "La finalité de la réalité virtuelle est de permettre à une personne (ou à plusieurs) une activité sensori-motrice et cognitive dans un monde artificiel, créé numériquement, qui peut être imaginaire, symbolique ou une simulation de certains aspects du monde réel."

Elle permet donc une immersion dans un espace numérique afin de simuler des représentations de notre monde physique, visibles ou non. La réalité virtuelle ne remplace donc pas le physique mais le précède. Surtout utilisée dans le monde industriel, elle est aujourd'hui un outil de validation d'hypothèse. Elle permet de simuler pour anticiper.


Problématique : Montrer les potentialités ("validation d'hypothèses", immersion, simulation, etc.) que peut procurer la réalité virtuelle par ses nombreuses caractéristiques. Glisser du champ industriel vers le champ des collectivités locales.

Espaces tridimensionnels : valeur ajoutée et attributs

(Jacques Tisseau)

Les mondes numériques en trois dimensions se développent dans notre environnement : jeux vidéos, réalité virtuelle, espace de simulation, mondes virtuels, etc. Comment expliquer l'adoption si massive les usagers ? Quels sont les phénomènes et concepts que nous mobilisons pour nous représenter ces nouveaux espaces ?

Dans une dimension cognitive, peut-on dire qu'un espace tridimensionnel nous permet de mieux nous représenter un espace en comparaison à ce que l'on pourrait avoir avec un espace en deux dimensions ?

De plus, ces espaces numériques peuvent être à destination d'une utilisation mono ou multi-utilisateurs. Quels sont les différences notables entre ces deux modes d'utilisation. La "qualité" (l'intensité) de l'interaction entre l'individu et l'univers numérique peut-elle être liée à ce choix d'utilisation (mono ou solo) ?

Problématique : Qu'apporte les espaces tridimensionnels dans nos représentations de l'espace ? Différences entre monde numérique mono-utilisateur et multi-utilisateurs ? Apports avérés pour une utilisation muliti ? Quelles interactions entre l'individu et ces mondes ?

Des mondes virtuels ?

(Audrey Lohard)

L'émergence et l'adoption massive de ces "nouveaux mondes" demande une lecture approfondie de ces phénomènes. La très grande diversité de l’offre pour ces mondes reflète des nombreuses possibilités d’exploration et d’usages proposées. Pour ne prendre que quelques exemples, il est ainsi possible de visiter virtuellement une ville comme le propose le projet Rennes Citévisions, jouer et participer à des histoires fantastiques avec World of Warcraft ou encore Everquest, ou simplement rencontrer des avatars (représentation numérique d’un individu) pour discuter et participer à des « manifestations » plus diverses les unes que les autres dans un monde tel que Habbo Hotel. Certains mondes "copient" le monde physique que nous connaissons alors que d'autres s'en détachent, et en font leur principal attrait.

Mais derrière cette pluralité d'architectures et d'usages, les utilisateurs partagent une expérience, un événement dans une temporalité identique mais une spatialité différente (notion de "co-présence")

Ces mondes sont peuplés par des individus, des personnes qui agissent et contribuent à la réalité de ces univers.

Un monde comme Second Life permet par exemple de simuler des initiatives dans les territoires où l'internaute devient acteur et contributeur du "devenir" de son territoire (exemple du forum des halles à Paris). Les potentialités d'usages immédiats qu'offrent ces mondes sont encore nombreuses à explorer mais des usages concrets existent. On peut ainsi réaliser une visio-conférence à moindre coût où la proximité physique des avatars pose une nouvelle fois la question de la représentativité des échanges, des médiations…


Problématique : A l'instar de la première demi-journée où nous aurons montré qu'il peut exister autant de carte des territoires que de représentations de ceux-ci, il faut également considérer que ces nouveaux mondes proposent de nouvelles représentations de l'espace numérique, voire de notre espace physique. Comment donc considérer ces "nouveaux mondes", comment les qualifier : mondes virtuels, mondes miroirs ou mondes numériques ?

Vendredi 11/07: Place des territoires dans les mondes virtuels

Cette session sera animée par Hugues Aubin (Chargé de mission TIC – ville de Rennes), Jean-François Lucas (mission TIC – ville de Rennes), Loïc Hay (chargé de mission Internet Public Citoyen à l'ARTESI Ile-de-France) et Thierry Marcou (directeur du programme villes 2.0)


Au travers des deux précédentes sessions, nous aurons d'abord "cassé" les pré-requis sur les représentations d'un territoire et mis en avant le fait que l'habitant se rend acteur dans ces constructions mentales grâce aux outils numériques. De plus, nous aurons présenté les enjeux et perspectives de la réalité virtuelle et des mondes numériques. C'est par un syllogisme évident qu'il nous faut comprendre la place que peuvent (et doivent ? ) prendre les territoires dans ces mondes virtuels.

Quelle place des territoires dans les mondes virtuels, pour quels services, quels usages ?

Au travers d'exemples simples et concrets nous montrerons des initiatives des territoires dans ces univers. Il sera important d'évoquer une sphère d'exemples large dans les thématiques suivantes :

- Communication/tourisme

- Economie

- Réseaux sociaux locaux

- Prospective urbaine…


Problématique : Montrer que des services et usages concrets des territoires à destination de ses habitants existent dans ces mondes. La problématique est dans le titre…

Simulation/co-construction: à la lisière de "territoires miroirs"

Un territoire peut donc proposer des usages et des services à destination de ses habitants. Mais ces univers peuvent représenter un système de simulation et de contribution par ses habitants à grande échelle.

Ces "territoires miroirs" peuvent être un laboratoire pour la ville 2.0 : interfaces 3D persistantes pour les réseaux sociaux et les acteurs, maquette de Ville, simulation de territoire, etc.

Au travers de la co-construction, de la créativité collective des habitants (exemple du forum des halles ou autres), la problématique de la création de lien social peut également être abordée.


Problématique : Montrer que les initiatives des territoires dans ces mondes ne se limitent pas à de simples usages et services mais que la place du citoyen au sein de son territoire est totalement repensée par les potentialités de ces mondes. Au travers de la simulation et la co/construction, ces "territoires miroirs" constituent un laboratoire pour un territoire physique.

Pistes :

-> 5ème écran (Marzloff groupe chronos)

-> Decaux

-> Demonstrations : Metalab 3D, Commonwealth.Milan/Manchester/Stockholm – upnext – Kobe – Democracy Island. Buildings de Londres sur Sketchup.

Des territoires numériquement augmentés "sur le terrain"

La typologie du territoire est donc "augmentée" par les potentialités du numérique. Il y a une réelle "prise" de l'usager sur les informations et services contextualisés. Les territoires deviennent des "territoires communicants maillés" au usages multiples possibles (ex : navigation automobile Tokyo, protos Nokia, etc.).

Problématique : Les potentialités des territoires augmentés se dessinent de jour en jour et il est donc important pour les territoires de pouvoir déterminer quelle place ils devront et quelle place ils doivent déjà adopter. La "réalité augmentée pour des territoires augmentés" ?


Conclusion : Le numérique bouleverse les représentations que nous avons des territoires par les nombreux outils qu'il propose. Des SIG aux mondes virtuels pour arriver aux territoires augmentés, il est surtout important d'avoir une vision claire de ces technologies et des potentialités qu'elles présagent. Vers quel territoire l'habitant navigue t-il ? Serait-ce une ville "puzzle" où il construit ses endroits de vies entre territoire physique, territoire numérique et territoire augmenté ? Serait-ce une ville mobile où le territoire se déplace avec son habitant ?

Il est également important de constater qu'aux travers des NTIC, l'habitat partage des expériences dans un lieu différent mais une temporalité identique.

Notion de médiation/animation. Continum "terrain"/"numérique" – gouvernance/innovation ascendante/participation.

Poursuivre la réflexion : Liens - Ressources - Idées...

  • Nous tâchons actuellement de récupérer les documents de présentation des différents intervenants pour vous permettre de continuer ce partage de connaissance.

Mercredi 9 :

Cartographie 2.0 par Loïc Hay :

Jeudi 10 :

Réalité virtuelle, vers une coopération réel-virtuel par Jacques Tisseau :

Vendredi 11 : Place des territoires dans les mondes virtuels par Loïc Haÿ et Hugues Aubin :

Et pour poursuivre votre réflexion :